Le ClubMed aux Deux Alpes: une demande choquante

le zonage du secteur des Banchets

 

Dans un secteur quasiment vierge de constructions de la commune des Deux Alpes, à Venosc, alors que la règlementation existante dans le domaine des avalanches est très claire pour l’interdire, le ClubMed a pourtant demandé et obtenu d’un certain nombre des instances administratives en charge de l’approbation de principe d’un futur dossier de permis de construire, les premières autorisations nécessaires à la réalisation d’un village- club de 1400 lits.

Le SCOT (schéma de cohérence territoriale) de l’Oisans prévoyait la réalisation aux Deux Alpes la réalisation d’une UTN (unité territoriale nouvelle) de 40 000 m2 destinée à autoriser  la construction de 1400 lits à la demande et au profit du ClubMed.

Le dossier a finalement été bloqué, à ce stade, à la suite du rapport du commissaire-enquêteur rédigé à la fin de l’enquête publique, enquête au cours de laquelle l’AIRAP  est intervenue d’une manière circonstanciée.

Dans le cadre de cette enquête, l’AIRAP  a argumenté très professionnellement pour préciser les impossibilités règlementaires qui rendaient impossible la construction sur le site envisagé d’un tel village.

Elle s’étonnait de voir que, jusqu’à cette étape ouverte au public non professionnel, la grande majorité des multiples organismes intervenant à l’élaboration et à l’approbation progressive du processus permettant à un tel projet de prospérer n’avaient pas voulu prendre en compte les textes et de règles pourtant assez clairs rendant impossible une telle réalisation.

Le dysfonctionnement du RTM

Il est vrai que les « sachants » concernés, en l’occurrence ici, en particulier le RTM (Restauration des terrains en montagne, branche de l’ONF, et en charge, en principe, de missions de conseils auprès de l’Etat), avaient singulièrement failli puisque ce service « oubliait » les règles qu’il avait lui-même contribué à mettre en place dans le cadre du « Guide méthodologique avalanche » publié en septembre 2015.

Cet organisme était autorisé depuis peu, statutairement, à entreprendre des démarches commerciales auprès, notamment, des collectivités locales. Il apparait, à cette occasion, que certains membres régionaux de cet organisme ont témoigné d’une exigence éthique qui s’est révélée douteuse, en acceptant  d’être en même temps le conseil de mairies, de la Préfecture et de la Communauté de communes, en mélangeant la défense de l’intérêt public et l’intérêt commercial de contrats de nature privée totalement contradictoire, amenant cet organisme à prendre une position qu’aucune entreprise privée respectable n’aurait pu tenir de toutes manières.

Face à des fonctionnements de cette nature, personne ne peut s’étonner que des drames comme ceux de la Faute sur Mer en 2016 (29 morts. ou de Chamonix-Montroc (22 morts) en 1999 aient pu se produire. Pressions commerciales et électorales, oublis, transgressions et contournement de règles, manque d’éthique, faiblesse des responsables, intérêts personnels, incompétence parfois, vénalité peut-être aussi de certains, etc. Rien que de très classique en somme comme nous l’observons malheureusement trop souvent sous les étoiles de nos mairies, régions et départements.

La parole d’une DDT (direction départementale des territoires)

La DDT de l’Isère avait pourtant justement signalé l’impossibilité de cette réalisation en en donnant les motifs. Les écrits sont là pour l’indiquer. Mais quel poids a-t-elle quand un préfet a décidé de faire avancer malgré tout un dossier qu’il juge utile pour le département dont il a la charge, permettant en théorie un apport économique à une région dont les élus irresponsables veulent le développement à tout prix.

Au final, car on voit mal le dossier prospérer à l’avenir maintenant qu’il a été bloqué pour les motifs exposés, quel gâchis en termes de temps passé , de dépenses inutiles. Des dizaines de personnes ont travaillé sur ce dossier pendant des années, des dizaines de milliers d’heures ont été dépensées inutilement de ce fait.

Qui est responsable? Qui sont les responsables de ce gâchis, de cette dilapidation d’énergies et d’argent. Le président de la Communauté de communes, le maire de la commune concernée, le président du ClubMed, le directeur du RTM, le préfet du département, les commissions diverse et variées qui ont donné leur accord à chaque étape de l’élaboration du SCOT?

L’AIRAP a, une fois de plus, décidé de mettre en oeuvre son rôle de lanceur d’alerte pour que ce genre de processus choquant ne puisse aller à son terme, aux Deux Alpes ou ailleurs.

 



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