Les précisions sur les risques d’avalanches dans plus de 40 secteurs urbanisés de la Vallée transmises au préfet de la Haute-Savoie par un expert qu’il avait missionné à cet effet, ont été communiquées au maire de Chamonix il y a un mois.
D’une manière inqualifiable et inacceptable pour toute personne soucieuse de la vie d’autrui, le refus de prendre en compte dès à présent ces données ne permettra pas d’assurer cet hiver la protection des personnes concernées, très généralement des résidents secondaires, en cas d’épisode neigeux intense, comme cela a été le cas en 1999.
Vous trouverez tous les éléments de ce dossier dans le texte ci-dessous et les courriers joints.
Toutes les composantes d’un nouveau drame causé par une avalanche à Chamonix, cet hiver, se mettent en place.
En 1999, il y a eu douze victimes dans l’avalanche de Montroc (à deux jours près, début des vacances scolaires, il y en aurait, sans doute, eu une cinquantaine ; sur les 14 cahlets détruits, 5 seulement étaient occupés).
Aucun des résidents secondaires du secteur n’avait été prévenu du risque. Tous les occupants de la Vallée avaient, par contre, étaient avertis par leurs proches qu’il fallait évacuer, cette avalanche étant bien connue dans le haut de la Vallée par beaucoup d’entre eux.
Un certain nombre de conseillers municipaux habitaient dans le haut de la Vallée à cette époque déjà, mais ne se sentaient, sans doute, pas responsables car ce n’était pas dans leur fonction « administrative » que de s’occuper de ces questions de sécurité. La Commission de sécurité, elle, ne regardait pas les cartes à sa disposition.
En 2010, un PPR insuffisant, 47 couloirs à réviser
En septembre 2007, un expert en avalanches, indépendant avait identifié, à la demande de l’AIRAP, 47 couloir d’avalanches en secteurs construits à réexaminer car susceptibles de déboucher sur un nouveau drame. Ils étaient mal analysés dans le projet de PPR (plan de prévention des risques d’avalanches) de 2007. 5 ans après, le préfet de la Haute-Savoie, après des demandes sans fin de l’AIRAP, a fini par missionner l’expert Lambert pour analyser dans le détail ces 47 couloirs d’avalanches urbanisés et rectifier leurs contours (extension ou réduction). Ce rapport a été remis fin janvier 2012 au préfet. Celui-ci a fini par transmettre, à la demande insistante de l’AIRAP, ce rapport au maire en octobre 2012 pour sa mise en œuvre.
Aujourd’hui, le maire et ses collaborateurs en charge sont donc clairement informés depuis cette date du détail de 47 couloirs modifiés du PPR Avalanches.
Les actions à entreprendre immédiatement
Les actions à mener à partir de ces informations sont, pour la mairie, longues à mettre en œuvre (établissement des plans d’évacuation, repérage des logements nouveaux concernés, courriers à faire aux propriétaires concernés pour les informer, information des agences immobilières, des syndics, des gérants d’immeubles, obtention des coordonnées téléphoniques des propriétaires pour renseigner l’automate d’alerte, affichage des documents d’information nécessaire dans chaque logement , formation des responsables de secteurs de la Commission de sécurité de Chamonix, des gendarmes en charge de l’évacuation, recherche éventuelle de nouveaux lieux d’hébergement si ceux qui existent déjà s’avéraient trop petits pour accueillir tout le monde, etc…).
Les premières neiges viennent de tomber. Le temps est très court.
La Mairie refuse de mettre en œuvre les dispositions nécessaires en s’abritant d’une manière inacceptable derrière le fait qu’un Commission de 4 experts doit–elle même donner son avis sur le rapport Lambert. Or, cette Commission dont la nomination avait été décidée en juillet 2011 n’a finalement été nommée officiellement que le 21 octobre 2012. Ses conclusions ne peuvent être disponibles à ce jour, bien évidemment. Les avalanches n’attendent pas et de toutes manières, les conclusions de cette Commission n’affecteront qu’à la marge les conclusions du rapport précité.
Lors de son procès, le maire de l’époque, condamné en 2004 (3 mois de prison avec sursis, amnistiés), prédécesseur du maire actuel, avait déclaré qu’il ignorait le danger de la situation à cet endroit et avait nié avoir déclaré à la radio quelques heures avant qu’il avait la situation en mains (témoignage non retenu du déclarant venu témoigner avec courage, archives radiophoniques disparues…).
Cette ignorance du danger, personne, cette fois-ci n epourra la mettre en avant. L’information aura été communiquée à de nombreuses reprises et le refus de faire ne saurait être ignoré le moment venu, si avalanche mortelle il y a.
Il sera bien tard alors, pour les responsables, pour regretter les conséquences d’un drame qu’ils auraient du prévenir et d’avoir été ceux par qui la mort est arrivée.
Le préfet de la Haute-Savoie, devant cette défaillance de la mairie, doit faire injonction au maire d’agir sans tarder. De par ses fonctions de responsable de la sécurité civile du département de la Haute- Savoie, sa responsabilité est engagée.
Vous trouverez, ci-joint, les courriers adressés au maire de Chamonix, à ses conseillers municipaux, au préfet de la Haute-Savoie.
Annexes à télécharger
Courrier au maire de Chamonix- 17-10-202
Courrier aux Conseillers municipaux de Chamonix- 19 oct 2012
Courrier au préfet 74- 19 oct 2012
Courrier au directeur du Développement durable de Chamonix- 25 sept 2012